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Pour ceux qui connaissent déjà cette Suzuki DRZ400E, cet article devrait probablement commencer par « Il y a très longtemps… » Pour ceux qui ne la connaissent pas, cette construction est un projet personnel de Leo, l’un des propriétaires d’Ellaspede.
La construction aurait dû être achevée rapidement en 3 mois mais comme pour tout bon projet, plus Leo déshabillait la bécane, plus le projet devenait ambitieux. A Ellaspede, nous disons toujours aux gens d’avoir un plan et de s’y tenir pour de meilleurs résultats… et ce ne fut pas le cas avec cette construction. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.

La plateforme est une Suzuki DRZ400E de 2009. Leo recherchait un monocylindre qui serait agréable et agile dans les rues de la ville tout en permettant une modification de style assez facile par rapport à ce qu’il avait en tête. Après avoir regardé quelques marques et modèles différents, la DRZ400E a été achetée pour sa lignée et le fait que Yoshimura a fabriqué un jeu de pots absolument méchant pour elle. Il semble étrange de réaliser l’achat d’une moto sur une ligne d’échappement mais comme Leo le dit « look at the suckers they’re so dope ».

La moto a subi le même traitement que toutes les bécanes qui passent par Ellaspede, qui est une mine d’inspiration, dessiner, concevoir, démolir, construire, tester et piloter. Au niveau de l’inspiration, Leo a été fortement influencé aussi bien par les motos de flat-track de la fin des 70’s que par des interprétations modernes de ce que l’avenir de la moto sera, par le biais de machines comme la Husqvarna 701 conçue par Kiska Design qui doit sortir prochainement.
Suzuki DRZ400E by Ellaspede : les caractéristiques
La première chose à modifier sur la moto fut sa hauteur… oui Leo est petit, de sorte que la moto a été réduite d’environ 100mm avec des ressorts et des cales plus courts pour la fourche et quelques réglages simples pour l’amortisseur à l’arrière. Un jeu de jantes Excel de 19″ a été lié aux moyeux d’origine et des pneus homologués de flat-track Mitas H18 complètent la configuration des roues.
Leo avait esquissé un design pour un réservoir avec l’idée d’en obtenir sa fabrication par l’équipe d’Ellaspede mais, pendant une nuit blanche sur eBay, un ancien réservoir Suzuki couleur menthe s’est présenté… Voilà où le projet a commencé à dérailler et à changer. Avec quelques ajustements mineurs, le réservoir a trouvé sa place.



En raison d’un atelier surchargé, la moto a été transportée chez Leo. Grâce à une femme compréhensive, la bécane a fait son chemin dans une chambre avec une coque arrière, des radiateurs, une selle, un boîtier de batterie et un sabot moteur pour commencer.
Comme avec tous les projets, il y a des périodes d’amour et de haine, les semaines ont commencé à s’écouler avec peu de progrès car la routine quotidienne et les prépas des clients ont eu la priorité. Bientôt les délais fixés ont été dépassés alors que les questions sur « la façon d’aborder la construction » tournaient au ridicule. Après avoir consommé 2 cartons de bière avec son beau-frère, Leo a décidé de passer des nuits blanches, de doubler la mise sur la bière et de terminer la construction. Avec un nouveau design qui a intégré et souligné le réservoir vintage, la construction a redémarré.

La coque arrière, le phare, le feu arrière, les tés de fourche, le support de garde-boue avant ont tous été conçus et usinés CNC à partir de blocs respectivement d’ABS, de polycarbonate et d’aluminium T6061. Leo voulait un look propre à l’arrière pour monter la plaque d’immatriculation, les clignotants et à un certain stade à l’avenir peut-être même un porte-bagages.
À ce jour, les composants internes du moteur restent d’origine, avec des réglages de puissance limités au retrait de la boîte à air, un filtre à air Uni Filter qui respecte le code couleur et le magnifique jeu de pots 1-en-2 Yoshimura.
Le cadre est d’origine tandis que la boucle arrière a été débarrassée des pattes superflues, raccourcie et « aplatie » pour mieux correspondre à la ligne visuelle de la moto. La partie inférieure de la boucle arrière s’est elle aussi prêtée aux exigences de hauteur de selle de Léo.


La selle a été garnie de mousse et enveloppée dans une combinaison de vinyle lisse et perforé avec une couture jaune qui perpétue subtilement le schéma de couleurs. Sous la selle, un boîtier de batterie abrite l’installation électrique simplifiée qui tire sa puissance d’une batterie au lithium d’Antigravity.
Le compteur Daytona, à la fois analogique et digital, dispose d’un tableau de bord séparé et d’une procédure de démarrage. Un faisceau électrique de qualité aéronautique fabriqué par Ellaspede se cache maintenant sous le réservoir. L’éclairage est assuré par un phare dans son habitacle sur mesure, un feu arrière à LED et des clignotants Posh Chamfer qui signalent les changements de direction dans le trafic. Un support de plaque d’immatriculation Ellaspede Ninja Star se fixe à l’arrière pour accueillir la plaque d’immatriculation et le réflecteur.

Le garde-boue avant a été fabriqué et fixé sur le té en aluminium fabriqué par Ellaspede assis confortablement au-dessus du pneu avant. Un sabot moteur est aussi passé au bistouri avec une découpe et de nouveaux supports pour jouer un rôle de protection de l’échappement lors des escapades en tout-terrain. Leo garde un œil sur les projections à l’arrière grâce à une paire de rétroviseurs LSL.
Les radiateurs d’origine sont conservés bien que fixés par l’intermédiaire de supports sur mesure pour un ajustement au plus près sous le réservoir vintage et à l’écart de la fourche lorsqu’elle est totalement braquée. Des pontets en aluminium fraisés CNC amènent le guidon Renthal à la position voulue par Leo.

Comme un « coup de chapeau » conscient pour le propriétaire précédent passionné de tout-terrain, Leo a laissé les éraflures du cadre et les rayures du moteur comme une indication de la destination première de la machine. Elle n’a jamais été conçue pour être une moto de démonstration mais pour des escapades régulières sur des pistes de terre et les événements d’Ellaspede comme le Dust Hustle.
La décision la plus difficile fut le choix des couleurs. Le réservoir eBay était d’origine couleur menthe mais le design original de la moto devait être à prédominance blanche avec des notes de gris anthracite. Pour rendre hommage au style Suzuki de la fin des années 70, Leo a choisi le jaune moutarde vif comme couleur clé avec, pour compenser, une bande blanc perlé dans le style des automobiles américaines de forte cylindrée. La seule chose qui restait fut de remonter l’ensemble pour participer au Dust Hustle 2016 et reconquérir ces caisses de bières.

Sur un plan personnel, Leo tient à remercier toute l’équipe d’Ellaspede pour son aide. Cette bête sur la route est le résultat de quelques nuits blanches pour tout le monde. Avec le certificat d’immatriculation en main, l’escapade inaugurale s’est terminée au Mt Glorious dans les environs de Brisbane. La DRZ400E n’a pas ralenti le rythme, les pneus ont bien accroché la route, la tenue de route fut parfaite et Leo a surmonté son complexe de taille avec une position assise droite lui donnant une grande visibilité.
Comme avec tous les projets, il y a des idées pour quelques améliorations, Léo réfléchit pour un phare de style flat-track, des amortisseurs arrière Ohlins et des durites de radiateur solides. Mais pour l’instant, il est juste heureux d’être au guidon de sa moto personnelle.
Traduction de « EB588 – 2009 Suzuki DRZ400e » par Hughan Seary ©Ellaspede
Crédits Photos ©AJ Moller Photography
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