Kyril Dambuleff n’a rien à promouvoir. Il ne dirige pas d’atelier et ne vend ni accessoires, ni affiches, ni écharpes ou t-shirts. Il ne construit des motos que pour être heureux et faire en sorte de laisser les imbéciles à leur turpitudes. Et il a fait un admirable travail avec cette exceptionnelle Honda CB500 de 1972 qu’il a baptisée « Bikini ».

Les amateurs souligneront rapidement que, si le cadre est de 1972, le moteur provient d’une CB550 de 1976. Et c’est ainsi que cette bécane a démarré, avec juste un moteur qui avait été reconstruit dés le départ par Kyril.
Il était placé sur mon banc de travail pendant des mois, occupant beaucoup trop d’espace, dit-il. J’ai pensé à la manière de le présenter, peut-être dans mon bureau. Mais qu’est-ce qui pourrait être meilleur qu’un cadre original ?

Eh bien, pas grand chose. À moins d’être niché dans une moto taillée à la perfection comme cette beauté. Alors Kyril a accumulé toutes les pièces au cours des mois suivant, le cadre, les jantes, la ligne d’échappement, la fourche et les pneus et tous les autres accessoires pour assembler une moto à partir de rien. Mais l’accent a été mis sur le moteur.

L’idée était d’exposer le moteur et d’avoir tout dans une vue complète et dégagée sans que rien ne soit caché, explique-t-il. Tout le reste devait se conformer en conséquence. D’où le réservoir asymétrique et toutes les autres pièces exposées qui révèlent le fonctionnement de la moto. C’est comme une de ces images de squelette dans laquelle l’artiste n’a laissé que ce qui est essentiel et a essayé de révéler autant de ce qu’il est possible de montrer.

C’est à peu près ça mais Kyril a un autre point de vue sur la moto.
Mais je préfère imaginer la bécane comme un mannequin grand, mince et blond platine, légèrement vêtu d’un bikini bleu ciel. Où tout est en pleine vue, sauf le détail qui est caché et laissé à l’imagination. D’où l’idée du nom. Autant je préfère le nom Blue Balls, mais je vous accorde que Bikini est beaucoup plus chic.
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Kyril a demandé l’aide de Benjie de Benji’s Cafe Racers pour envelopper le métal autour du cadre. C’est ce qu’elle a dit. Le réservoir se creuse sur le côté droit pour exposer le câble de la bougie et la bobine d’allumage. Sur la gauche, il conserve quelque chose de proche des lignes d’origine, mais ce design complètement asymétrique est certainement quelque chose que je n’ai jamais vu auparavant.
Il est également intéressant de noter la finition utilisée sur les têtes d’échappement. Ce n’est pas de l’acier inoxydable mais du Cerakote™ appliqué avec une finition miroir. Le Cerakote™ est en fait un revêtement céramique habituellement appliqué aux armes à feu, souvent en camouflage ou en couleurs mates. C’est un processus impeccable qui résiste à la chaleur et à la distorsion et qui devrait assurer une finition miroir pendant des années.


Ces têtes d’échappement ont été installées sur le moteur de CB550 reconstruit et contrairement au cadre, et peut-être comme son homonyme bikini, beaucoup de ses meilleures fonctionnalités ne sont pas visibles. Pendant que le moteur a été sablé et poli, les cylindres ont été réalésés jusqu’à 59 mm (1) et de nouveaux pistons Wiseco montés. La compression a été augmentée jusqu’à 10:1 (2) et la cylindrée est maintenant de 553cm³. (3)

Et alors, il fut temps de l’adapter au cadre, ce que Kyril trouvait être la seule partie pénible de la construction.
Modifier la partie arrière fut facile, dit-il, mais le travail sur les soudures d’origine a pris beaucoup de temps et d’efforts et, dans certains cas, requiert des outils que l’on pourrait s’attendre à trouver dans le cabinet d’un dentiste.

Tout nous dit que c’est une incroyable version du café racer traditionnel et comme un cafra original celui-ci est beaucoup plus léger que d’origine. Le poids cible de Kyril était de 158 kg et avec la batterie d’Antigravity, les pièces en aluminium et les accessoires malins comme les cales-pieds réglables, il a presque réussi à l’atteindre avec une moto pesant 162 kg.
Je pense que j’aurais pu atteindre les 158 kg, explique-t-il, mais j’ai dû remplacer le disque unique à l’avant avec une configuration à deux disques qui était irrésistible.
Honnêtement, c’est toute cette foutue bécane qui est tout à fait irrésistible !

Traduction de « SCANTILY CLAD. The ‘Bikini’ ’72 Honda CB500 by Blacksquare Motorcycles » par Marlon Slack ©Pipeburn
Crédits Photos ©Kyril Dambuleff BLACKSQUARE MOTORCYCLES
Notes
(1) Le diamètre d’origine des cylindres est de 58,5 mm
(2) Le taux de compression d’origine est de 9.0:1
(3) La cylindrée d’origine est de 544 cm³.
Et vous, vous en pensez quoi ?