Dans ce troisième et dernier opus sur la Blacktrack Motors BT-02 Thruxman, nous en apprenons davantage sur l’étape finale de la construction. Sacha Lakic explique le processus de reconstruction et les importants essais en terme de sécurité. Sacha partage également certains points de vue sur la direction qu’il prend avec sa marque Blacktrack et ce que nous pouvons espérer en voir à l’avenir.
Pour vous mettre au diapason, cette série traite de la conception, la fabrication et la version finale de la « BT-02 Thruxman » de Blacktrack Motors. Sacha Lakic s’est inspiré de la légendaire Manx de Norton lors de la customisation de sa propre Triumph Thruxton R. En utilisant des techniques de fabrication traditionnelles et des outils de fabrication modernes, ils ont créé une moto exclusive, dont seuls deux exemplaires existent : la machine personnelle de Sacha et une autre actuellement disponible sur le site Web de Blacktrack Motors.
Une fois que toutes les pièces sont prêtes, quelle est l’étape suivante ?
En fait, je n’attends pas que toutes les pièces soient prêtes avant de commencer à les assembler sur la moto. Ma philosophie est de construire sur l’instant. Donc, même pendant le processus de construction, je mets les pièces à moitié finies sur la machine pour voir à quoi elles ressemblent et comment elles s’adaptent à la moto. Et en fonction du sentiment que je ressens en regardant ces pièces à moitié finies, je réalise des modifications même en cours de route. Je préfère travailler comme ça car plus tard, lorsque la pièce sur mesure est prête à 100%, il devient difficile de la modifier. Alors oui, mon style est d’assembler sur l’instant !
Comment abordez-vous la sécurité lors de la construction et du test d’une moto préparée ?
Comme je l’ai déjà mentionné, la Triumph Thruxton est déjà une machine de très bonne qualité. Il serait très difficile pour quiconque de rendre la moto « meilleure » que la version d’origine. Elle a de bons pneus, un bon système de freinage, la rigidité du cadre est parfaite. Je n’ai donc pas eu à faire d’effort pour rendre la moto plus sûre. Toutes mes modifications ont été faites pour des raisons esthétiques seulement et je me suis assuré que tout changement que je pourrais apporter ne réduirait pas la sécurité et la qualité de la moto. Donc, fondamentalement, sur la Thruxman, il n’y a pas de changements spectaculaires et cela fonctionne à peu près comme celle d’origine.
La BT-01, quant à elle, a été construite sur une base Honda CX500 vieille de 35 ans et, de toute évidence, il fallait beaucoup plus de travail que l’esthétique. J’ai changé la fourche à l’avant, les amortisseurs à l’arrière, les pneus, le cadre, le système de freinage, remis à neuf le moteur pour améliorer les performances et la sécurité.
Quels ont été les défis rencontrés lors de la modification de la Thruxton R ?
Le seul changement technique majeur que nous avons rencontré avec la Thruxman a été le déplacement du radiateur. Le principal défi en matière de conception consistait à repenser la ligne d’échappement. Notre objectif était de créer une ligne d’échappement qui ressemblerait à l’échappement de la Manx originelle. Pour obtenir ce résultat, nous avons retiré le catalyseur sous le moteur, ce qui a modifié le comportement du moteur. C’est devenu un énorme problème pour nous. Nous avons donc dû reconfigurer tout le système d’injection de carburant pour qu’il fonctionne avec le nouvel échappement.
Après avoir modifié l’échappement, nous avons également réalisé qu’il y avait un vide à la place du radiateur. Ce « défaut de conception » devait être corrigé et, tout en réfléchissant aux options possibles, cela me rappelait une vieille Honda avec des radiateurs latéraux. Inspiré par cette image, j’ai placé le radiateur en position horizontale sous le moteur pour remplir l’espace vide. Cette solution spontanée a donné à la BT-02 Truxman l’aspect d’un véritable moteur refroidi par air. Je pense qu’au final, ce problème d’espace vide nous a permis de créer une moto encore plus cool. Déplacer le radiateur était un défi difficile mais j’adore le côté créatif avec lequel nous avons surmonté ce problème.
Combien de temps le projet BT-02 a-t-il duré du début à la fin ?
J’ai commencé à concevoir la moto en octobre 2015 et nous avons commencé à travailler sur la construction en janvier 2016. Dans l’ensemble, le projet a pris 6 à 8 mois pour être terminé.
Est-ce que Blacktrack Motors peut produire une machine comme celle-ci pour un client ?
La philosophie de notre marque est de fabriquer des motos exclusives, rares et qui servent d’objets de collection à leurs propriétaires. Nous voulons répondre aux besoins d’un marché très spécialisé d’amateurs de machines qui peuvent apprécier l’esthétique de la moto et l’aimer pour ce qu’elle est. J’ai une relation personnelle avec tous les propriétaires de motos BT et je pense que toutes les motos que j’ai vendues sont encore « dans la famille ». Nous produisons une quantité limitée de toutes les séries BT. La BT-02 a été produite à seulement 2 unités et nous en avons actuellement une à vendre.
Quels sont vos projets pour Blacktrack Motors dans le futur ?
Je suis très heureux et motivé par les retours élogieux que tout le monde a montré pour mes séries BT-01 et BT-02. Nous sommes actuellement en train de construire notre BT-03. La moto s’est avérée vraiment géniale jusqu’à présent et je suis très enthousiasmé par le résultat final. La moto sera bientôt dévoilée au public et je suis impatient de voir la première impression qu’elle fera sur les gens.
BLACKTRACK MOTORS
Traduction de « Building a Café Racer – Blacktrack BT02 Shakedown » par Geoff Baldwin ©Return of the Cafe Racers
Crédits Images ©Sébastien Nunes
Et vous, vous en pensez quoi ?