C’est facile d’oublier que les origines du scrambler sont ancrées dans la compétition. Bien sûr, l’interprétation moderne semble être plus axée sur le plaisir de profiter de la nature que sur les trophées, mais le « scramble » auquel le nom du genre fait référence n’est pas une bataille sur un terrain accidenté mais une course folle jusqu’à la ligne d’arrivée. Gardant cette tradition à l’esprit, Cardsharper Customs en Pologne vient de lâcher ce sportif off-road racer Honda sur un relief qui ne se doute de rien. Nous sommes quasiment certains que les cailloux, la terre et les lignes d’arrivée de Pologne n’auront aucune chance.

Le client m’a apporté cette Honda CX 500 il y a plus d’un an, déclare Jacek Mulak de Cardsharper. Je n’ai pas eu le temps de m’occuper d’elle, mais il a accepté d’attendre. Nous avons ensuite déterminé que cela ressemblerait à un café racer. Entre-temps, plusieurs café racer basés sur des CX 500 sont apparus sur Internet ; ils me semblaient un peu trop sophistiqués.
Alors, quand le moment est venu pour Jacek de commencer la construction proprement dite, il a changé de trajectoire et a proposé un scrambler léger au propriétaire.
Le client voulait absolument une fourche inversée, sinon j’avais les mains libres.

Honda CX 500 par Cardsharper Customs : les caractéristiques
Armé de nouveaux disques pour sa meuleuse, Jacek s’est mis au travail. L’arrière du cadre a été raccourci et les nouvelles parties nécessaires au maintien du garde-boue ont été fabriquées de toute pièce. Il a également retiré la béquille centrale et repositionné la pédale de frein arrière de manière à ce qu’elle soit aussi discrète que possible.
Puis, en regardant la forme du cadre, j’ai eu l’idée d’utiliser le fond de l’ancien réservoir comme cache latéral où l’échappement se positionnerait le long de la même rainure que le cadre de la moto. Cela semblait plus facile dans mon esprit que dans la réalisation mais finalement je pense avoir réussi à bien le rendre. L’échappement lui-même est en acier inoxydable et sa partie à l’extrémité est amovible avec une chicane à l’intérieur.

Le saute-vent était une autre pièce essentielle pour Jacek.
Nous avons choisi le phare lenticulaire avec le client et je voulais qu’il soit correctement installé. Je voulais aussi un joli carénage rétro sur la machine. Heureusement, la moto avait un carénage d’origine et au lieu de couper le morceau, j’ai commencé à dessiner ce que j’aurais dû couper de l’ancien pour obtenir la forme désirée.
Jacek note à nouveau que c’est plus facile à dire qu’à faire ; avec ses outils dédiés aux métaux, ce n’était pas simple de travailler le plastique. Mais il n’a pas abandonné et dit que cela en valait la peine.

Bien sûr, ce n’est pas tout. Il y a beaucoup de petites choses sur la moto conçues et fabriquées à la main, aussi. Il y a les repose-pieds abaissés, le tableau de bord avec une platine pour le compteur, les garde-boue, la selle, la batterie et le faisceau électrique cachés. Un fait intéressant est que j’ai utilisé un matériau extrêmement résistant, habituellement réservé à la garniture pour yacht sur la selle. Bien sûr, l’ensemble de la moto a également été rafraîchi : le moteur a été peint, le cadre, les jantes et des accessoires sont passés à l’époxy et toute l’ancienne visserie a été galvanisée ou remplacée.

À ce moment, le client a commencé à se demander quel casque pourrait bien fonctionner avec la moto. Le schéma de peinture était fondamentalement prêt, ils savaient donc qu’ils voulaient un casque d’enduro jaune. Le plus beau, et surtout le plus léger, s’est avéré être un « SeventyFive » de DMD.

Le client en a essayé un et est tombé amoureux immédiatement. Ensuite, j’ai eu l’idée d’inviter DMD à parrainer la construction. Nous avons demandé un casque en échange de l’apposition de leur logo sur la moto. Ils ont accepté immédiatement. Curieusement, cela a également amélioré la préparation car les logos sont un excellent complément au schéma de peinture et au thème général de la moto.

Et pour mettre fin à l’histoire, Jacek nous a raconté un petit détail sur le fait que le nouveau propriétaire est si satisfait de la préparation qu’il a décidé de la donner à son fils pour fêter ses 18 ans. Bien sûr, celui-ci n’a que 10 ans pour l’instant mais quel père sensé voudrait partager une bécane comme celle-là tant qu’il n’a pas eu sa part de plaisir ? Ce gars est intelligent.

Traduction de « EAT MY DUST. Cardsharper’s Honda CX500 Off-Road Racer » par Andrew Jones ©Pipeburn
Crédits Images ©Arthur Voshack & Flash Paradise Mannequin : Karolina Ławnik
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